« Enfin décrocher l’or à Tokyo » | Fédération Française de Natation
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Mardi 16 Juillet 2019 - 07:45

Serein. Voilà un mot qui sied très bien à Marc-Antoine Olivier. Le désormais vice-champion du monde du 10 km a abordé cette course avec un sourire qui ne le quitte pas depuis le début de la compétition. Détendu et confiant, l’élève de Philippe Lucas a réussi à suivre la cadence infernale imposée par l’Italien Gregorio Paltrinieri en début de course avant de s’échapper aux côtés de l’Allemand Florian Wellbrock dans le dernier tour. Au sprint, le Français prend la deuxième place et décroche sa qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Où il aura une farouche envie de prendre sa revanche et de grimper sur la marche d’au-dessus. 

Comment as-tu vécu ce 10 km ?

Ça a été une course très difficile. On a rarement connu ça. C’est une de mes courses les plus difficiles. Je ne l’avais pas vécu comme ça il y a quatre ans. J’ai essayé de mettre ma tactique en place mais ce n’était pas évident. Il y avait la qualification olympique au bout et ça bataillait vraiment. Je me fais battre au sprint mais ce n’est que partie remise pour l’année prochaine. 

T’attendais-tu à un tel rythme ?

Non je ne m’attendais pas à ça dès l’entame de la course. L’Italien Paltrinieri a imprimé un train d’enfer, alors que j’attendais d’autres nageurs pour mener la course. Il a mis un tel rythme que d’autres nageurs ont préféré se mettre en recul à l’image de Florian Wellbrock, l’Allemand qui s’impose aujourd’hui, ou encore Kristof Raszovsky le Hongrois (4ème). C’était une très belle course et il va falloir s’habituer à ce type d’affrontements parce que ça devrait se reproduire dans les années à venir. On va devoir travailler encore plus dur parce que le niveau augmente et ça met encore plus notre discipline dans la lumière. Gregorio Paltrinieri est champion olympique du 1 500 m nage libre et il prend la 6èmeplace de cette course. L’eau libre prend de l’ampleur et attire du monde.

Comment as-tu fait évoluer ta stratégie compte-tenu de ce rythme élevé ?
C’était à peu de choses près la même stratégie que d’habitude. J’ai essayé de la mettre en place mais j’ai remarqué qu’en prenant les devants, je n’arrivais pas à creuser l’écart. Il a fallu attendre un peu. Florian Wellbrock s’est mis à côté de moi et c’était un peu plus facile, même si c’était éprouvant. On savait qu’on pouvait creuser un peu l’écart et c’est ce qu’on a fait à la fin. C’est une très belle course et j’ai ma qualification pour les Jeux Olympiques en poche donc c’est parfait. 

Marc-Antoine Olivier a pris la 2ème place du 10 km des Mondiaux de Yeosu. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)

Le sprint avec l’Allemand a été une sacrée bataille.

Il y a eu une belle bagarre à la fin. Les bateaux avançaient à toute vitesse et il y avait beaucoup de vagues. Quand on arrive à presque deux heures de course avec la fatigue, on n’est plus très lucide. J’ai vu au dernier moment qu’on était en train de sortir du chenal d’arrivée. Je pense qu’il ne l’avait pas vu non plus. Du coup je lui passe dessus, mais ça nous a au moins permis de nous rendre compte qu’on n’était pas dans la bonne direction. Je ne voulais absolument pas le gêner. Il a gagné aujourd’hui et c’était lui le plus fort. Il va falloir travailler une année entière pour que ça aboutisse sur de belles choses à Tokyo. 

Après le bronze à Rio et à Budapest, te voilà avec la médaille d’argent. 

Oui et je continue à me rapprocher de la plus haute marche du podium. J’espère que le travail de la saison prochaine va être bénéfique et me permettra d’enfin décrocher l’or à Tokyo.

Comment accueilles-tu la qualification de ton coéquipier David Aubry ?

C’est important. Quand je me suis qualifié pour Rio, je n’étais qu’avec Aurélie. On a fait beaucoup de stages à deux. C’était assez difficile. L’année prochaine on sera trois. On va se tirer la bourre avec David, comme on en a l’habitude. Les Jeux Olympiques, c’était son rêve également. Il va vouloir les réussir. On va se tirer vers le haut et c’est cool.

Décrocher sa qualification pour les JO un an avant permet de bien se préparer.

À un an des Jeux, on a vraiment le temps de bien se préparer. Je l’ai vécu il y a quatre ans. Je sais à quoi m’attendre. Le repos va être important pendant les vacances parce que je connais Philippe. Dès la première semaine de reprise les entraînements vont être intenses. Mais je ne vais pas penser à ça tout de suite. Il me reste le 25 km et peut-être le relais pendant ces Mondiaux et j’espère les réussir encore mieux qu’aujourd’hui. 

Recueilli à Yeosu par J. C. 

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